Kevin Mayer champion d’Europe pour la troisième fois : « Je suis toujours comme un petit enfant qui gagne sa première médaille »

Comment avez-vous vécu ce championnat ?

Kevin Mayer : Je me suis mis un peu dans la mouise avec ma première journée qui n’était pas fabuleuse mais j’ai réussi à rebondir le deuxième jour pour finir avec la médaille d’or. C’est beaucoup de joie et de fierté parce que cela a beau être un championnat d’Europe et ma troisième fois, mais je suis toujours comme un petit enfant qui gagne sa première médaille. Les 7 heures d’attente avant le 1 000 mètres ont été horribles. Le Norvégien courait très vite et je ne savais pas du tout ce que je valais au 1 000 mètres parce que je n’en avais pas fait depuis deux ans et que je ne prépare pas au 1 000 mètres. J’ai dû assumer une forte pression et cela s’est bien passé.

Vous ne vous préparez jamais pour le 1 000 mètres ?

C’est ce que je fais à chaque fois. C’est la raison pour laquelle j’ai réussi à aller chercher un record du monde. Il y a neuf épreuves explosives dans le décathlon et une seule de résistance. Quand on travaille la résistance on empiète sur la puissance. Je fais le choix de ne pas préparer ça même si j’avoue qu’à chaque fois la dernière épreuve est vraiment difficile à gérer au niveau du stress et physiquement.

Que s’est-il passé le premier jour ?

J’ai eu une insomnie, c’est la première fois que ça m’arrive, je n’ai dormi qu’une heure. Donc, j’étais vraiment dans le flou pendant tout le long. Il y a des choses que je savais faire automatiquement mais qui ne passaient plus. J’ai dû me mettre avec les armes que j’avais ce jour-là, ce n’est pas une excuse pour dire que j’ai été moins bon. Aujourd’hui, on voit qu’avec une nuit normale tout était un peu plus facile.

Vous visiez votre record d’Europe. Vous êtes un peu en-dessous. Qu’est-ce qui vous a manqué ?

Les championnats c’est fait pour gagner, la médaille d’or c’est le plus important. Le record c’est un bonus. Ce qu’il m’a manqué c’est cette première journée où j’avais trop de trous et on ne va pas se le cacher, la saison hivernale me sert aussi préparer la saison estivale. Je n’avais pas beaucoup de marques sur la longueur, la hauteur et la perche et j’ai fait des très bons réglages même si les performances n’ont pas été exceptionnelles. C’est très prometteur pour l’été. Il y a les championnats du monde à Budapest cet été et c’est le gros objectif de l’année. Je vais utiliser les réglages et les erreurs que j’ai pu faire pour être plus serein et plus en forme à Budapest. L’heptathlon et le décathlon c’est dur mais c’est un rêve que je vis et le rêve continue. Je sens que j’ai des choses à travailler pour devenir plus fort. C’est un rêve éveillé.

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