Au lendemain de la Daytona 500 de dimanche, Denny Hamlin a exprimé sa frustration face à l’importance du facteur chance dans la victoire de William Byron et à son impact grandissant sur la NASCAR dans son ensemble.

« Les temps ont changé, et je me retrouve dans cette position où je me demande : allons-nous maintenant juger les vainqueurs de la Daytona 500 comme nous questionnons nos champions ? », a déclaré Hamlin. « Il y a toujours des interrogations, des ‘oui, mais’. Et je trouve cela regrettable pour les vainqueurs, car c’est leur moment de gloire, une grande réussite pour eux. Mais je déteste voir à quel point la chance joue un rôle déterminant en NASCAR aujourd’hui. Avant, je détestais ce mot. Pendant des décennies, il était utilisé à tort et à travers dans notre sport. Avant l’arrivée de la Next Gen, les gens parlaient de chance, et ils le font encore aujourd’hui. »

Hamlin a notamment critiqué la manière dont les médias spécialisés utilisent à outrance ce concept de chance en NASCAR : « Ce mot est tellement galvaudé. Pourtant, non, ce n’est pas de la chance, il faut se mettre en position de réussir. Exploiter la malchance des autres, c’est ça, la vraie définition de la chance : vous aviez besoin qu’ils échouent pour gagner. Mais ce qui faisait la beauté de ce sport, c’était la capacité à prendre les bonnes décisions dans les derniers instants d’une course, à réaliser un exploit difficile. J’ai l’impression qu’on a perdu cela. Aujourd’hui, tout se joue sur des accidents en superspeedway. »

Hamlin critique l’état actuel des courses en superspeedway

William Byron ne semblait pas en position de l’emporter lors du dernier tour de l’overtime. Il était septième et ne représentait pas une réelle menace pour la victoire. Mais tout a basculé quand Cole Custer a tenté un dépassement par l’extérieur sur Hamlin, alors en tête. Le contact entre les deux pilotes a déclenché un accident impliquant plusieurs voitures, et Byron a su tirer profit du chaos pour franchir la ligne d’arrivée en premier.

Cet accident était le troisième en 15 tours, et tous ont provoqué des collisions en chaîne. Sur les huit dernières éditions de la Daytona 500, six se sont terminées en overtime, et trois des cinq dernières ont pris fin sous régime de précaution. Selon Hamlin, ce constat illustre la transformation progressive du sport, qui cherche davantage à offrir du spectacle qu’à récompenser les meilleurs pilotes.

« Pour moi, la Daytona 500 est un reflet de ce qu’est devenu notre sport et de la manière dont nous couronnons nos champions aujourd’hui », a poursuivi Hamlin. « Tout a commencé il y a une dizaine d’années, lorsque le groupe de compétition a réduit la puissance des moteurs pour rendre les courses plus télégéniques. On voulait donner l’impression qu’il était facile de doubler, alors qu’en réalité, ça ne l’est pas. Aujourd’hui, le spectacle a totalement pris le dessus sur la compétition. Et franchement, je ne sais pas comment on pourrait revenir en arrière. »